La préparation du jeune footballeur   suite

Le jeune joueur est-il concerné par la préparation physique ?

 A son niveau et au regard de son âge, le jeune joueur est en effet concerné par la préparation physique. Attention cependant: l’enfant, en période de croissance, va développer des qualités multiples inhérentes à sa pratique mais aussi assurer sa propre croissance phvsiologique.

L’éducateur devra toujours avoir présent à l’esprit que le développement individuel (intellectuel, physique. social) du jeune pratiquant devra à tout moment être prioritaire sur la pratique.

 

La croissance de l’enfant procède par étapes

 

Les étapes de la croissance

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la petite enfance, de la naissance à deux ans et demi,

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la moyenne enfance, de deux ans et demi à sept ans,

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la grande enfance, de sept ans aux premières apparitions de la puberté (dix onze ans chez les filles, douze treize ans chez les garçons)

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l’adolescence, qui dure cinq à six ans et se subdivise en « pré pubertaire » et « pubertaire »

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le début de l’âge adulte, qui se situe de la fin de la puberté à vingt et un ans chez les filles et vingt-quatre ou vingt-cinq ans chez les garçons.

 

Le rythme de croissance est variable d’un enfant à l’autre, chaque enfant possédant en effet son propre rythme de croissance. Nous pouvons cependant observer qu’il existe une période dite de croissance rapide durant laquelle I' éducateur devra se montrer particulièrement vigilant !

 

Il est important de remarquer que la période allant de douze à quinze ans est une période de croissance "rapide".

 

Dans la catégorie d'âge les plus concernées par cette période de croissance rapide sont donc : les benjamins (juniors D), les moins de treize ans (juniors C) et les moins de quinze ans (Juniors B).

 

Il est bien évident que des différences inter-individuelles existent; elles entraînent donc une demande de vigilance accrue de la part de l'éducateur, qui sera dans l'obligation de tenir compte de ces différences pour analyser les réponses qu'il est en mesure d'attendre de la part des jeunes joueurs.

 

Certains joueurs ont donc ce qu'il est convenu d'appeler une maturité de croissance précoce, d'autres une maturité plus tardive. Toute comparaison des performances de joueurs devra donc tenir compte de ces paramètres.

 

Il est possible de déterminer l’âge biologique au moyen d’une radiographie du poignet, qui indiquera avec précision l’âge osseux de l’enfant.

 

Croissance et métabolisme

 

L’entraînement ne va-t-il pas avoir des implications qui vont se rajouter à la croissance ?

C’est là une évidence, et il faudra donc bien veiller à ce que les dépenses énergétiques engendrées par la pratique sportive ne se fassent pas au dépend des métabolismes de construction.

 

Explications : tout entraînement a un coût énergétique et puise l’énergie nécessaire à son accomplissement dans les réserves en substrats. Or, il faut savoir que le métabolisme de l’enfant en période de croissance peut être de vingt à trente fois puis grand que chez l’adulte.

Il faudra donc que nous nous attachions à contrôler les charges d’entraînement et à équilibrer les besoins et les dépenses énergétiques.

 

Il a été démontré que la sensibilité des tissus est proportionnelle à la vitesse de croissance. Il existe un réel danger quant à la non tolérance des charges d'entraînement. Cela nous conduit à une vigilance accrue relative aux charges d'entraînement  anti physiologiques, un excès étant vite arrivé à l'entraînement.

 

Ne jamais intégrer la filière anaérobie lactique; il semblerait que l'accumulation de lactate favorise l'apparition de modifications pathologiques des cartilages chez l'enfant.

 

Nous insisterons aussi sur l'importance du développement du système hormonal durant la puberté, et particulièrement sur la relation existant entre la testostérone et la prise de masse musculaire durant cette phase de croissance. Le rôle anabolisant de cette hormone (synthèse des protéines musculaires) permettra l'amélioration des performances dans le domaine de fa force en fin de période  pubertaire.

 

 

Les capacités de performance et l’âge

 

En règle générale, les capacités de performance augmentent avec l’âge du jeune joueur. On petit alors remarquer que l’inflexion des différentes courbes représentatives de ces capacités se situe assez souvent au moment de la période de croissance rapide, avec le décalage que l’on connaît entre les deux sexes.

 

La coordination

Au maximum de ses potentialités entre 7 et 10 ans, il est nécessaire de poursuivre son entretien lors de l’adolescence, de façon à la stabiliser, sachant qu’elle participe directement à un meilleur rendement énergétique (une meilleure « gestuelle », on le sait, économise le coût énergétique d’une action motrice).

 

La force

Nous savons qu’en ce qui concerne la force (et peut-être bien les autres qualités physiques), la période d’initiation est propice à un développement rapide. Il semblerait que l’élévation de la force maximale puisse être obtenue avec des charges n’étant égales souvent qu’à 30 et 40 % du maximum.

Par ailleurs, Tschiene recommande chez le débutant un travail avec des charges ne dépassant pas le poids du corps. Il estime que le recours à des charges supérieures ne sera envisageable qu’au moment où la masse musculaire dépassera 40 % du poids du corps (de 14 à 16 ans).

Cometti, lui, estime que le nombre de méthodes utilisables augmentera avec l’avancement en âge du pratiquant.

Sources: L’entraîneur (FFA).

 

La vitesse

L’âge d’or du développement de la vitesse se situe généralement entre la septième et la treizième année, lorsque le système nerveux est encore modulable,

 

Les améliorations ultérieures seront le fait de l’amélioration des paramètres de force-vitesse et, plus tard encore, d’un travail technique de qualité.

Il est compréhensible de concevoir que la réalisation d’un geste technique à vitesse élevée n’est possible qu’à haut niveau...

 

Le développement de la filière Aérobie

 

L’entraînement des capacités aérobies est de loin celui qui a le plus de répercutions sur la globalité des capacités physiques. Comme pour les deux autres qualités, le débutant progressera très vite, « même en faisant n’importe quoi !».

Cependant, il s’agit de développer en priorité la capacité aérobie et, progressivement, améliorer la puissance aérobie par un entraînement de la « PMA », en équilibrant ce nouveau travail par un retour fréquent à un entraînement en capacité aérobie.

 

 

Programme de développement des capacités physiques en rapport avec l’âge

 

Les éléments présentés ci-dessus, nous conduisent à penser qu’il existe des secteurs à développement prioritaire en fonction de l’âge du pratiquant.

Les tableaux ci-après proposent un programme mettant en relation le développement des différentes capacités physiques et l’âge du jeune joueur.

On pourra observer, en partant non pas de l’âge mais des capacités physiques, qu’il existe des tranches d’âge plus ou moins sensibles au développement accentué d’une qualité physique.

En général, le développement des processus énergétiques ira crescendo avec l'avancement en âge.

 

Quelques principes de base à respecter pour une progression à long terme des jeunes pratiquants :

 

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Insister sur un échauffement correct des groupes musculaires et articulaires sollicites.

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Varier les charges et veiller à ne pas flirter avec des charges maximales.

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Ne jamais latéralisé les charges.

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Lors des exercices de force, insister sur la correction technique de chaque mouvement.

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Vérifier que les temps de récupération soient suffisants.

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Avoir toujours présent à l’esprit que la non tolérance à certaines charges de l’appareil moteur passif (osseux, cartilagineux, tendineux et ligamentaire) est un facteur limitant die la croissance chez le jeune pratiquant (A.E.F.A).

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Dans le domaine de la motricité, le jeune joueur devra acquérir, au fil du temps, la parfaite maîtrise de ses déplacements et de ses appuis…